L'horloge posée sur la bibliothèque à côté d'un étrange cristal indiquait que la nuit était déjà bien avancée. Au rythme de ses "tic-tac" permanents, Melëth faisait les cent pas au centre de la pièce, usant le précieux tapis elfique cadeau du Temple pour lequel elle avait l'habitude de piquer une crise à la moindre miette tombée dessus. Elle jetait par moment des regards insistants sur le coffret posé sur son bureau.
L'horloge sonna deux heures du matin. Melëth remonta une manche de sa robe sur son épaule en s'approchant de la grande fenêtre, plongée dans ses reflexions. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'arrivait plus à trouver le sommeil.
"le temps presse... ce n'est pas le moment de se la couler douce alors que presque tous nos effectifs sont on ne sait où en mission...!"
Elle revint s'asseoir dans son fauteuil, les coudes posés sur le bureau et le meton dans ses mains, ses yeux noir rivés sur l'objet principal de sa reflexion. Presque machinalement, elle activa ses pupilles et se heurta comme elle s'y attebndait à cette barrière magique que ni elle ni personne jusqu'à maintenant n'avait pu ne serait-ce qu'identifier.
" Tsss... mais pourquoi est-ce que je m'entête moi aussi...!"
Poussant un soupir, elle attrappa une plume et de l'encre pour note son complément aux analyses de Moébius. Gâce à Mordrahan plusieurs pistes s'étaient ouvertes à présent.
" Ce coffret a été caché à Elwynn par un homme recherché, homme qui possédait aussi une copie de la Marque. De plus aprés analyse du cadavre les blessures et mutilations que ce Ricter a subi, il parait plus qu'évident qu'elles ont été faites avant sa mort. Ce sont des marques évidentes de torture."
Tout en notant ses résultats elle repensa aux paroles de Mordrahan : "Il y a de fortes chances que ce coffret et la copie de la Marque proviennent du même endroit". Si c'était le cas il fallait faire vite.
"Vu le sort de ce pauvre Ricter, nous ne sommes pas les seuls à suivre cette piste.Rien ne prouve qu'ils recherchent la même chose ni même qu'ils en ont aprés notre Grand Commandeur mais dans notre position mieu vaut s'en méfier et faire vite. Des êtres capables d'un tel acte de barbarie sur un humain ce ne sont certainement pas des alliés. Nous avons ce coffre c'est déjà une bonne chose, nous avons ce que cachait Ricter. En remontant jusqu'à sa provenance on aura peut-être une chance de trouver au même endroit l'origine de cette copie : l'originale. Mais il faudra faire vite étant donné que nous ne sommes pas seuls dans cette histoire.
Alors qu'elle continuait d'écrire son regard s'attarda sur la serrure du coffret devant elle. Encore une fois elle repensa à Mordrahan, encore une fois il avait certainement vu juste :
" Une serrure piègée, une barrière magique non identifiable, c'était vraiment trés bien pensé, tés bien conçu et pas à la portée de n'importe quelles mains. Cet objet devait appartenir à un véritable connaisseur, voir un proffessionel, ou au moins une personne qui savait ce qu'elle faisait... mais cetainement pas un simple marchand."
Melëth leva les yeux vers l'insigne du corbeau.
"C'est simple, ce genre d'objets ne se fabrique pas par n'importe qui et pour n'importe qui. Cela limite notre champ de recherches il faut que nous sâchions qui a fabriqué celui-ci. Ce corbeau devrait nous y aider. Avec un peu de chance on en apprendra plus sur cet insigne et aussi sur son propriétaire."
La Magistrice posa sa plume et plia le parchemin. Elle repensa à Gerssandre. L'idéal serait que celle-ci trouve des traces de ce corbeau ou quelque chose qui ai un rapport avec cet insigne et ce genre de coffret quelque part dans les archives de l'Ordre. Aucune piste n'était à négliger.
Aprés avoir rangé son rapport dans un dossier avec celui de Moébius, elle sortit de son bureau. La porte grinça. Tout était silencieux. Melëth avançait rapidement et d'un pas léger, guidée par les rayons de lune sur les marches de l'escalier puis dans les couloirs, ses papiers fermement tenus contre elle. Seul le claquement de ses souliers sur le sol se faisait entendre, bien sûr tout le monde dormait. Mais ce ne fut qu'une fois devant la porte du bureau de la Régente que la semi-elfe se rendit compte de sa stupidité. Evidement qu'à cette heure il n'y avait qu'elle pour se torturer les noeurones alors que tout bon pair devait être en train de prendre du repos dans ses quartiers. Aussi elle se résigna à poser le rapport de l'Essence devant la porte et tourna les talons, s'attendant déjà à ce qu'on la prenne pour une folle insomniaque. Elle commençait à croire que c'était une fatalité, où bien tout simplement que l'influence d'un certain expert en disparition dans les ombres avait déteint sur ses habitudes...