Leçons et Exercices

Grande Inquisitrice Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 20/02/2007

Citation :: An Deux Mil Sept Cent Quarante Neuf de la Fondation,
Première Lune
Cinquième Jour de l’Epée,

D’Ayana Thivaël Al’Bahan Al’Luhin, Grande Inquisitrice de l’Ordre,
A l’attention de tous les Acceptés et Pairs de l’Ordre,

De longs mois durant, la Balance s’est employée avec énergie à préserver la sécurité des Quatre Familles. Sans relâche, elle s’est acharnée à déceler la plus infime trace du Porteur de la Marque, sans lequel l’unité même de l’Ordre est mise en péril. Ces investigations furent malheureusement infructueuses. Qu’on ne s’y trompe pas pourtant : jamais l’espoir ne me fera défaut, car je sais que cet homme porté disparu depuis près de neuf lunes n’est pas de ceux qu’on abat facilement. Il est quelque part, à portée de main, et nous saurons faire du temps notre précieux allié pour découvrir enfin sa trace.

Mon retour fut cruel cependant, car en plus de l’absence du Grand Commandeur, j’ai trouvé un second danger, plus diffus, impalpable, et pourtant bien présent : celui de l’oubli. J’ai croisé des Acceptés chez qui l’évocation d’Arith n’allumait pas la moindre lueur dans l’œil, chez qui le nom d’Anmar ne signifiait rien, ou si peu ! Cette situation ne serait guère troublante, si nous n’étions qu’une horde de mercenaire liée au Roi par des intérêts financiers. Après tout, qui retiendrait le nom d’un ancien Capitaine de compagnie ?

Mais nous ne sommes pas cela.

L’Ordre des Quatre Tours, ce n’est pas là simplement là un nom que nous nous donnons, mais le nom que des êtres illustres nous ont légué. Loin d’être le seul instrument d’un quelconque prestige ou le moyen d’amasser fortune, c’est d’abord un honneur, et avant tout un lourd fardeau. Nul Pair ne devrait pouvoir avancer le cœur léger, car il est saisi à chaque souffle par l’ampleur des devoirs qui sont les siens, et la seule évocation des Hauts-Faits d’antan le fait ployer, tant un seul Pair d’hier semble en valoir cent d’aujourd’hui.

L’oubli n’est pourtant pas un mal inéluctable, et son plus fidèle allié se détruit à coups de mots et de sermons : je veux parler de l’oubli. Le Nouveau Livre des Sept Fondements fut pendant un temps immémorial le socle de cette bataille. Nos prédécesseurs étaient bercés dès leur plus jeune âge par les mots d’Anmar, se les appropriaient, en tiraient leurs propres conclusions. Tous devenaient alors, par une lente et inconsciente évolution, des Pairs véritables, non par le titre, mais par l’esprit même qui gouvernait leur action.

La Balance ne saurait laisser perdre cet esprit. Sans lui, l’Ordre n’est qu’une ruine balayée par le vent, creuse et inutile. Anmar fut à l’origine des Leçons et Exercices, qui apprenaient aux Pairs la nature véritable des Sept Fondements. Ces Leçons, ces Exercices, doivent vivre de nouveau, pour que cesse l’oubli, et je me porte garante à ce sujet. Avant la fin de cette Lune, Acceptés de l’Ordre, je vous convoquerai, et vous expliciterai la nature précise de ces Leçons, et de ces Exercices, car il ne s’agit pas d’un cours interminable, mais bien plus d’une expérience, d’une aventure qui marquera votre chair pour le reste de votre vie. Vous comprendrez, le moment venu.

Puisse la Lumière guider vos pas.

Ayana Thivaël Al’Bahan Al’Luhin